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A l’écoute de son temps Sophie Hustin en entend le malaise, ce dramatique et dérisoire appel d’une humanité égarée qui, dans les espaces qui lui restent, cherche à se trouver.
Nous ne sommes pas dupes, ces grises figures , peintes ou sculptées, solitaires ou complices, qui prennent la mesure des frontières de leur propre univers, bien au delà des limites géo politiques, c’est bien nous.
Flux migratoires à jamais contrariés dans leur lent voyage vers un illusoire mieux être.
Sophie Hustin nous replace, nous redéfinit, nous redimensionne. Avec une lucide tendresse elle parvient à nous montrer nos désolantes prétentions,
nos difficiles échanges.
Ses frontières sont murailles ou espaces infinis.
Dans ses univers de poétiques abîmes, tout de grisailles et d’ocres, que quelques éclats de rouge ont peine à éclairer, ni le temps ni l’espace ne sauraient être maîtrisé et quand Sophie Hustin les traduit en volume, faits de terre ou de bronze, nos semblables sculptés s’y retrouvent suspendus.
Face à ces instables équilibres ou en nous projetant, admiratifs et solitaires, dans les lieux de ses toiles, nous acceptons muets et ravis ces leçons d’humilité.